Résumé de 70.3 Miami 2013

Je m'étais dit, pourquoi ne pas terminer la saison à Miami Beach !?! T'sais, une bonne margarita, sur le bord de la plage, c'est de loin une des meilleures façons de célébrer la fin de la saison et l'arrivée de l'hiver. Ah, mais pour cela, je devais quand même accomplir certains objectifs... Miami 70.3 !

 AVANT LA COMPÉTITION 


 La compétition avait lieu le dimanche 27 octobre, alors je suis arrivée en avion le mercredi 23 octobre, ce qui me donnait à peine quelques jours pour m'acclimater à la chaleur suffocante du sud de la Floride. J'y ai rejoint des amis à un bel appartement que nous avions loué sur South Beach, sympa, mais pas très grand. J'y ai dormi confortablement sur le divan. Parmi les quatre, il y avait seulement Steve qui participait également à la compétition.


 Le lendemain de notre arrivée, Steve et moi sommes allés s'activer un peu et j'ai paniqué. J'ai réalisé qu'on allait nager dans l'eau salée. Je n'avais aucunement pensé à ça avant de plonger la tête dans l'eau 4 jours avant la compétition. J'ai aussi réalisé que je buvais énormément d'eau en nageant. Ça doit être pour ça que je m'en sors toujours bien en compétition même en m'hydratant peu. Je m'hydrate à mon insu. Sans rire, j'ai passé cet entrainement à essayer diverses façons de respirer pour avaler le moins d'eau possible.


 La veille de la compétition, Steve et moi allions porter notre vélo à la transition en vélo. Il est environ 15h quand on commence à pomper nos pneus. Les miens ne sont pas évidents, car l'adaptateur pour allonger la valve n'est pas compatible avec la majorité des pompes. Ainsi, je décide d'essayer de pomper ma roue sans l'adaptateur. La valve dépassait d'environ un centimètre. J'insère ma pompe et en voulant bloquer la pompe je fais un petit mouvement latéral et j'arrache la tête de ma valve. Je possède des boyaux sur mes roues de compétition. Des boyaux qui sont neufs depuis deux mois. Ils ont roulé exactement 94km. Quand la valve d'un boyau meure, je viens d'apprendre que le boyau meure aussi. Après un petit moment de détresse, Steve me rassure, il a apporté deux paires de roues ! Yahou ! Sauvée ! On installe alors sa paire de roue "poche" sur mon vélo et là... Misère. On constate que Steve a une crevaison sur la roue avant. Je n'en croyais pas mes yeux. Pas de panique, Francis avait apporté son vélo de route. On installe alors la roue de Francis sur mon vélo et je redonne la roue de Steve à Steve. J'ai l'air complètement ridicule avec la roue de Francis, mais notre plan est fait : on va acheter une chambre à air sur le site de compétition pour changer la crevaison de Steve et demain matin, on pourra changer les roues à nouveau.



Entre-temps, j'assiste à la réunion pour les professionnels qui a lieu à l'extérieur. C'est plaisant, mais on n'entend absolument rien à cause, entre autres, des nombreux avions qui passent au-dessus de nos têtes, ce qui me vaut quelques échanges de regards de désespoir avec les autres filles pros (wouhou, bientôt, on sera de grandes chums, haha).

De retour à l'appartement, on apprend que la chambre à air achetée n'est pas adéquate. Il nous en faut une sur laquelle on peut ajouter l'adaptateur pour allonger la valve. Là, il commence à être tard et ma nervosité commence à atteindre de hauts sommets. Finalement, après le souper, on emprunte la voiture de Francis pour aller à un magasin de vélo. Rendu sur place, je réalise que je me suis trompée de roue. Heureusement, Steve a été plus minutieux et le propriétaire règle sa roue en deux temps trois mouvements. Résultat final : le matin de la compétition, je reprends possession de la roue de Steve.

 RÉSUMÉ DE MA COMPÉTITION 


Tel que promis, j'ai apporté du sirop d'érable du Québec afin de manger mon traditionnel déjeuner : les pains dorés. Vers 5h45, on est en route vers la transition où je dois surtout m'occuper de changer de roue. Heureusement que Steve est là pour me jaser, car la nervosité me torture l'estomac. Je savais que la compétition serait plus forte qu'à Muskoka et qu'à Tremblant.

Objectifs d'une journée parfaite:
Natation : 30min (j'inclus les transitions dans mon temps de natation)
Vélo: 2h30
Course : 1h30
Position : Top 10 chez les femmes toutes catégories

Nous avons seulement droit à 5 minutes de réchauffement dans l'eau avant le départ. Personnellement, j'aime faire un long réchauffement à la natation, alors ça me déstabilise un peu. En fait, ça amplifie surtout ma nervosité, puisque je n'ai rien d'autre à faire qu'attendre et observer les autres filles plutôt que de m'occuper à me réchauffer.

Soupir de soulagement lorsqu'ils annoncent les pros. On se retrouve sur le quai, à 5 mètres de la fille qui chante l'hymne national. Des centaines de paires de yeux sont alors rivées sur nous. Je n'ose même pas regarder derrière. Je regarde les bouées ou la fille qui chante.

Vivement le saut à l'eau. L'eau est chaude, environ 28 degré Celcius. Quelques coups de bras pour se changer les idées, se dégourdir et puis c'est le départ des hommes. Notre départ est seulement 2 minutes après le leur. Les sauveteurs en planche ont de la difficulté à contrôler les athlètes qui ne demeurent pas entre les deux bouées de départ. Sérieusement, les gars étaient au moins 10 mètres en avant au moment où le canon a sonné. Quand notre tour est arrivé, un des sauveteurs nous a dit : " You Women are more mature than those men, right ? " Je vous confirme que non. Bon, un peu. On devait être à 3-4 mètres devant la ligne. C'était vraiment ridicule. T'sais, tu veux rester sur la "ligne", mais t'as l'autre fille à côté qui s'avance. Là, tu es déchirée entre ta volonté de respecter les règles du jeu et ta volonté de faire un bon départ. Comme il n'y a pas de pénalités pour faux départ (et je pense qu'il devrait y en avoir), tu triches toi aussi.

7h27 : le canon résonne. On part. Après à peine 20 mètres, je réalise que je suis mal placée et que je suis en train de manquer le bateau. Les meilleures nageuses étaient toutes à l'extrême gauche. Je ne connais pas encore les autres compétitrices assez pour les reconnaître avec un casque de bain. Je n'étais pas non plus tout à fait au courant de celles qui nageaient le plus vite. J'aurais bien aimé prendre le temps d'analyser ça avant la compétition, mais quand la liste officielle des participants est dévoilée à peine 12h avant, c'est difficile de trouver le temps.

Après environ 400m, je me retrouve derrière deux filles. Normalement, j'aurais eu tendance à m'installer confortablement, mais je n'étais pas satisfaite de l'allure à laquelle on allait. Alors, je décide de les dépasser même si je me doute qu'elles seront capables de rester dans mes pieds par la suite. En pesant les pours et les contres, c'était la meilleure option (oui, oui, j'ai eu le temps de faire ça en nageant. Incroyable à quel point le cerveau peut être efficace sous pression).

Ainsi, pour le reste de la natation, je m'efforce de ne pas baisser la cadence. Quand tu es derrière, tu n'as qu'à suivre le rythme donné en avant. Quand tu es en avant, c'est toi qui impose le rythme. Si je veux perdre le moins de temps possible sur les premières, je ne dois pas m'endormir. Des fois, je réalise que je tombe dans une zone de confort et dans ce temps-là, je dois redonner un coup : augmente le kick et la fréquence des bras. Or, à un moment, le parcours est inondé de matières flottantes. Je ne sais pas ce que c'est mais mon hypothèse est des feuilles de palmiers, puisqu'il y avait de la matière aussi dure que du bois. J'ai l'impression que ça dure une éternité. Je dois me battre pour avancer. Je serais prête à jurer que j'étais rendue à la verticale à un certain point.

Un peu plus loin, comble du bonheur, je me fais brûler par une méduse. Je ne l'ai pas vu, mais je connais la sensation. Ça brûle !!!! Ça me décourage quelques instants. Mauvais départ, bataille dans une marée de feuilles de palmier et maintenant la méduse... le goût d'abandonner me traverse l'esprit. Heureusement, je l'écarte.

J'avale beaucoup d'eau salée, mais mes nombreux essais quelques jours avant portent fruits, puisque c'est moins pire que ce que j'avais anticipé. Par contre, la gorge s'assèche et le goût salé est puissant en bouche. Je me mets à pester contre l'organisation pour ne pas avoir prévu un point d'eau à la sortie de la natation. Eh bien, en sortant de la natation, surprise, des bénévoles me tendent des verres d'eau. C'était écrit nul part qu'il y en aurait, mais wow, souhait exaucé.

La transition se déroule à merveille. Je surpasse les autres filles qui sortent de l'eau avec moi. Bon, petite victoire parce qu'elles ne tarderont pas à me démolir sur le vélo. D'ailleurs, deux des filles qui ont confortablement profité de mon bouillon à la natation ont terminé 2e et 3e. Quand elles m'ont passé en vélo, j'ai eu l'impression d'être une touriste.



Touriste, je l'étais. Je visitais Miami en vélo. C'est plat, Miami. C'est chaud. J'essaie de m'accrocher au train de filles qui se forment dans les 10 premiers kilomètres, mais je ne suis pas de taille. Je me retrouve alors toute seule jusqu'au 40e kilomètre environ où 3-4 autres filles me rejoignent. Parmi elles, j'apprends au demi-tour qu'il y en a une qui a une pénalité pour drafting. C'est 4 minutes sous la tente ! Et moi de me dire à ce moment-là : "Yahou, une de moins donc plus de points pour moi !". Pas tout à fait gentils, mais bon, l'esprit de compétition l'emporte parfois. D'ailleurs, un peu plus loin, ça m'arrive à nouveau lorsque je vois une fille arrêtée dans l'accotement. Elle semblait avoir des crampes aux ischios.

Parlant de crampes aux ischios, je ne suis pas loin de la situation. Alors qu'il reste environ 30 kilomètres, je commence à avoir mal à l'attache de l'ischio gauche vers le fessier. Je commence à être beaucoup moins stable, à tenter de varier ma position, mais on s'entend que les options ne sont pas nombreuses. La meilleure me lever debout plus souvent tout en gardant les bras sur les aérobarres.

De manière générale, en vélo, on a eu le vent de face ou de dos. Rarement de côté. Pour cette raison, je n'aurais pas dit non à une roue pleine. Plusieurs des filles en avaient justement.

Vivement la transition à la course à pied. Encore une fois, je réalise une excellente transition. D'ailleurs, je me meure de rire lorsque je vois la fille à côté de moi, arrivée quelques secondes après moi, s'asseoir à terre pour mettre ses bas. Pathétique ! Tant pis, tu me donnes plus de chances.



Contrairement à la légende, le parcours de course à pied de Miami n'est PAS plat. On faisait deux boucles dans laquelle il y avait un pont à monter, à l'aller et au retour, ce qui fait 4 montées. Non seulement la montée était difficile et relativement longue (400m), mais comme c'était un pont, on ne pouvait pas être mieux exposés au soleil. Il faisait CHAUD. Température ressentie, selon Météomédia, 37 degré Celcius. Celle ressentie par nous, les coureurs, 45 degré Celcius, au moins. Je croyais que mes souliers allaient fondre.

De retour dans le feu de l'action... Je trouve les premiers kilomètres difficiles pour deux raisons. D'abord, je n'arrive pas à manger. J'ai mon gel, prêt à être mangé, mais juste à l'idée de prendre une bouchée, j'ai le coeur qui me lève. J'essaie donc de boire beaucoup de Perform, mais il y en a très peu aux stations d'eau. J'entends que de l'eau et même quand je le demande. L'autre élément difficile, c'est la première montée du pont. C'est drôle à dire, mais j'avais l'impression que mes jambes n'étaient pas assez réchauffés. Je ressentais un grand manque de flexibilité et la cadence n'y était pas. Finalement la descente qui a suivi règle tous ces petits problèmes. Je finis par prendre mon gel et par me sentir à l'aise à la course à pied.

Comme le parcours est un aller-retour, c'est plaisant de pouvoir voir les concurrentes, se comparer et se rassurer quant à notre position. J'ai couru avec la tête légèrement sur le côté pour cette raison. Je calculais le temps et/ou la distance qui me séparait d'elles. Bon, quand j'ai vu la première femme, je n'avais pas encore 2 milles de couru. Elle en avait au moins 5. Ça, c'est décourageant.

Je sais que je dois prendre au moins un autre gel durant ma course à pied, mais la chaleur me coupe l'appétit. Je n'ai pas de soucis avec prendre 4 à 5 verres d'eau ou de Perform à chaque station, mais le gel, je veux rien savoir. Je prie. Parce que je sais que ce n'est pas intelligent. Or, mon intuition me dit que si je prends un gel, je vais avoir de la difficulté à le digérer. J'ai peur de faire une crampe comme à Muskoka ou comme dans le cross-country à Montréal.

Je regrette cette décision dans les deux derniers kilomètres, mais je me dis que j'aurais pu regretter d'avoir pris un gel sur une plus longue distance. Je croise Steve dans mon dernier kilomètre. Pauvre 'tit, il commence son demi-marathon. Petite tape d'encouragement et hop, c'est le sprint final.

Oui, Francine, j'ai souris aux photographes. J'ai même fait des THUMBS UP, mais je ne trouve malheureusement pas de preuve.

À l'arrivée, Francis et compagnie m'attendent chaleureusement. J'ai les jambes endoloris et la tête tourne pas mal, alors je ne tarde pas à profiter d'un massage. Le hic, c'est que j'avais tellement mal aux psoas et aux ischios après la course que le massothérapeute s'est concentré là-dessus et a donc complètement négligé les quadriceps. Eh bien, le lendemain matin, j'ai réalisé que les quadriceps avaient eux aussi travaillé forts. D'ailleurs, ils n'ont pas encore complètement récupérés.

En tant qu'athlète professionnel, j'avais accès à une tente VIP qui se trouvait juste à côté de l'arrivée. En gros, cela nous donnait un bien meilleur repas d'après-course que les autres participants et, le plus incroyable, un bar ouvert. Malheureusement, j'en n'ai pas profité parce que je ne me voyais pas siroté mon "rhum and coke" toute seule et encore moins avec Matt Reed.

APRÈS LA COMPÉTITION


Il me restait deux jours pour réellement profiter de Miami. Malheureusement, ma réalité d'étudiante a un peu gâché la fête. Je n'ai pas eu le temps de siroter ma margarita sur le bord de la plage. J'ai dû la siroter devant une rencontre d'équipe sur Skype, à l'air climatisé. Doh !



MON MOMENT MATHÉMATICIENNE... LES STATISTIQUES ! 


Natation: 28:45
T1: 1:31
Vélo: 2:35:05
T2: 1:01
Course: 1:29:48
Temps total : 4:36:10
Position : 10e overall, il y avait 18 filles PRO

Faits marquants :

  • Tout comme à Muskoka, la première femme m'a battue d'environ  33 minutes
  • Après Helle Frederickson, j'ai les transitions les plus rapides 
  • Amber Ferreira était à 70.3 Mont-Tremblant où elle avait terminé 4e. À Miami, elle termine 7e, avec une avance de 12min40 sur moi contrairement à Tremblant où elle m'avait mis 25 minutes
  • Il n'y a qu'en vélo que je n'ai pas atteint mon objectif d'une journée parfaite. 
Finalement, c'était pas mal plus qu'un "résumé", mon affaire... 

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