Un triathlon sprint ?

Photo du web magazine 10-21-42 km


Eh oui ! Pourquoi ne pas commencer la saison tranquillement avec un triathlon sprint ? C'est la meilleure façon de pratiquer les transitions et d'essayer le nouveau matériel avant les compétitions importantes. À ceux qui débutent en triathlon, lisez bien, je vous raconte les erreurs que j'ai faites et que vous devriez éviter.

La semaine avant le triathlon, je décide de démonter moi-même les câbles de mon nouveau vélo, de couper les gaines et de remettre les câbles (erreur #1). Non seulement je n'ai pas réussi à mettre la moitié d'entre eux, mais l'autre moitié que je croyais avoir réussi étaient mal installés. Alors, 4 jours avant la compétition, je demande l'aide d'un mécanicien que je ne connais pas de m'arranger tout ça (erreur #2).

La veille du triathlon, je vais essayer mon nouveau vélo de triathlon pour la première fois. (erreur #3). Oups, les aérobars sont beaucoup trop basses. "Quelqu'un a des clés torx ?" J'ai laissé les miennes à la maison (erreur #4) et ce nouveau vélo est monté qu'avec des torx... "ah, merci Michel !". Je règle le tout. Quelques coups de pédales et arggg les vitesses ne changent pas bien. " Charles ? Peux-tu vérifier svp? " Ah ! le câble était trop lousse. On sort une clé allen cette fois. Finalement, on part en vélo et, oh boy, je ne me sens pas tout à fait stable sur ce nouveau vélo. Ça prend quelques temps s'habituer à la nouvelle conduite et à la nouvelle position.

Toujours la veille, je décide d'installer un porte-bouteille entre mes aérobars. Avec des tie wraps et du ruban électrique (erreur #5). Une chance que le ruban est noir parce que ça fait cabochon pas mal mon affaire. Je réalise que je n'ai pas apporté de roues de compétition (erreur #6). Ah well, ce n'est qu'un sprint. Je réalise que je n'ai pas d'odomètre (erreur #7). Ah well, ce n'est qu'un sprint. J'ai oublié des élastiques pour fixer mes souliers à mon vélo dans la transition (erreur #8). "Martine... t'aurais pas des élastiques ?". Yesss, elle en a. C'est réglé.

C'est la première fois que je fais le triathlon de Joliette. J'arrive environ 2 heures avant mon heure de départ. C'est parfait ! (Est-ce que ça me permet de racheter une erreur ?). Anyway, je me rends à l'inscription, j'installe ma zone de transition, je m'échauffe. Puis, on apprend qu'il y a plus de 30 minutes de retard et il fait froid. Il fait à peine 10 degrés et le soleil est resté coucher. On gèle. L'échauffement n'aura été qu'une perte de temps. Mettre son wetsuit est alors la meilleure façon de rester au chaud. Ah ! J'ai oublié de vous dire que j'ai aussi testé mon nouveau wetsuit pour la première fois, la veille (erreur #9). 15 minutes avant le départ, il y a la réunion d'avant-course durant laquelle on nous explique le parcours et les règlements. Je n'écoute pas (erreur #10).  Heureusement que Dominique est là pour me dire qu'il y a 2 tours de vélo à faire et 4 tours de course. Je me dis que c'est tout ce que j'ai besoin de savoir. Je me fierai aux directives des bénévoles sur le parcours (erreur #11). Ah zut, je me rends compte que j'ai oublié mon gel dans la transition ainsi que ma bouteille d'eau (erreur #12). Cela fait plus de 4 heures que j'ai déjeuné et je n'ai pas l'intention de manger quoi que ce soit pendant la compétition. Ah well, ce n'est qu'un sprint.

 Dominique et moi, photo de Dom

Vivement le moment qu'on saute à l'eau. L'eau est à 19 degrés, ce qui se trouve à être plus chaud qu'à l'extérieur de l'eau surtout quand t'as un wetsuit et que tu meurs d'envie... Figure it out ! Le départ est donné. Je me trouve en plein centre et je remarque qu'à ma droite il y a une fille qui se démarque du peloton. Je suis assez loin. Je coupe presque à 90 degrés pour aller la rejoindre et me stabiliser dans ses pieds. Ça, c'est un bon coup ! Je ne les quitte pas et on sort en tête.

Les transitions ont toujours été une de mes forces, alors j'embarque aisément première sur le vélo. La ligne d'embarquement se trouvait au milieu d'un petit faux plat montant. Comme je n'avais jamais essayé de sauter sur mon nouveau vélo, j'étais un peu craintive, alors je suis allée courir jusqu'au haut du faux plat avant de sauter sur le vélo (erreur #13). Je vous confirme que je riais de moi-même. À peine 20 mètres plus loin, dans une courbe, je perds ma seule bouteille d'eau (erreur #14). Je n'ai pas d'eau. Je fais le calcul : ça fait plus de 5h que j'ai mangé mes 2 pains dorés, j'ai bu 2 cafés, j'ai bu environ 400ml d'eau depuis le souper de la veille , je fais 1h d'intensité. Heureusement, il fait froid. À Lake Placid, en camp d'entrainement, on a fait un tel triathlon sous un soleil flamboyant. J'avais bu à peine deux gorgées de LG1 et ça a super bien été. Bref, je me dis que ça va bien aller.

Mon casque de vélo, que je mets pour la première fois (erreur #15) me tanne un peu. Je me dis que je devrais revoir l'ajustement après la compétition. Je donne tout ce que je peux donner sur le vélo. Je suis confiante en ma course "off the bike". Je sais que je peux m'exploser les jambes autant que je le veux et encore courir vite. Le hic, c'est que mes jambes ne savent pas comment aller chercher cette puissance. Annie-Claude Gaudet me rattrape.
Photo du web magazine 10-21-42km

Je dois avoir au moins 10 secondes de retard sur Annie-Claude en entrant dans la transition, mais... on sort pratiquement en même temps. Ahhh, ces bonnes transitions ! Je vous le dis, newbies, pratiquez-les. Ça vaut la peine !
Moi, sur la course, qui veut donner l'impression que tout va bien, photo de Charles Perreault

Oh que j'ai des bonnes jambes ! C'est 5km et je compte bien les courir le plus vite possible. Je cours côte-à-côte avec Annie-Claude pendant au moins 500m, mais elle ne peut tenir le rythme. Je passe le premier tour (1.25km environ) en 4min20, environ 10 secondes d'avance sur Annie-Claude. Je suis confiante que je peux garder la cadence parce que mes jambes sont vraiment à l'aise. Or, mon soucis est ailleurs, je combat une crampe au diaphragme depuis le début de la course à pied et c'est de pire en pire. Cette crampe m'empêche de respirer, je dois arrêter. Je m'arrête, je me retourne, je donne une petite tape d'encouragement à Annie-Claude en passant. Je perds au moins deux minutes à marcher et à tenter de diminuer cette crampe. Une fois que j'estime qu'elle s'est suffisamment estompé, je repars, mais jamais au rythme souhaité. Je cours avec une main sur le diaphragme, ce qui est pas mal moins efficace. Je termine tout de même 2e femme et 28e en tout.

Cette fameuse crampe, photo de Charles Perreault

Quelques heures plus tard, j'ai fait le super-sprint par équipe avec des amis du Rouge et Or. Deux filles et deux gars qui devaient compléter 250m de natation, 5km de vélo et 1.25km de course à tour de rôle. C'était VRAIMENT plaisant. On (les 3 équipes du Rouge et Or) a gagné en plus !

La morale de l'histoire ? Toujours faire une compétition en début de saison pour nous permettre de faire toutes les erreurs qu'on évitera lors de nos compétitions importantes. Et... même les athlètes d'expérience continuent de faire une panoplie d'erreurs ;)

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