Drummondville 2015 : Un abandon forcé


Pierre-Yves, Julien et moi, après la compétition, photo de Linda Chouinard

Après le triathlon de Joliette, voilà que j'augmente progressivement la distance à Drummondville où avait lieu un triathlon olympique. Initialement, je devais participer à une course élite avec sillonnage. Pour l'occasion, j'allais sortir mon vieux vélo de route, ma "bécane", car les vélos de triathlon (contre-la-montre), ne sont pas permis lors des compétitions élites. Malheureusement, la compétition a été annulée étant donné qu'il y avait peu d'inscriptions. Je me demande qui était le plus déçu. Mon vélo, car il manque sa chance de prouver qu'il peut rivaliser avec la nouvelle génération de cadres en carbone et de di2 ou moi, car je manque l'opportunité de prouver que les "athlètes de longue distance" peuvent rivaliser avec les "athlètes de courte distance".

Malgré tout, je me présente à Drummondville samedi pour participer au triathlon olympique groupe d'âge sans sillonnage donc avec mon TR1 de Garneau. Cette fois, je ne peux pas me permettre de faire toutes les erreurs que j'ai faites à Joliette ; la chaleur et la distance ne pardonnent pas. J'arrive très tôt, je n'ai rien oublié, j'ai confiance en mon matériel ; bref, tout semble parfait. Par contre, je n'ai pas confiance en moi. Théoriquement, je sais que je peux monter sur la plus haute marche du podium, mais depuis Joliette, je suis incapable de courir plus de 1,2 km sans que l'insupportable crampe au diaphragme n'apparaisse.

J'ai consulté ma physiothérapeute, super Mel chez Physio Proactif, et il semblerait que mes muscles intercostaux sont tellement coincés qu'ils nuisent au mouvement de mes côtes et donc à l'expansion de mes poumons. Par conséquent, mon diaphragme compense au point tel où, à l'effort, il panique et crampe. Elle a fait de son mieux pour relâcher le tout, mais on était à deux jours de la compétition...

Au départ, j'ai les chevilles dans l'eau et j'arrive à peine à faire deux pas que je dois plonger. Je suis à côté des deux meilleures nageuses du peloton, Karol-Ann Roy et Annie-Claude Gaudet. Le courant est tellement fort de droite à gauche qu'il faut viser 20m à droite des bouées pour tenter de s'y rendre en ligne droite. Je reçois des coups de hanches, des coups de pieds, des coups de poings. Il faut être prêt à encaisser le tout. Alors que je me retrouve dans cette machine à laver, je sens ma puce électronique se détacher et glisser le long de ma cheville. Je n'en reviens pas, après 8 ans de triathlon, c'est la première fois que cela m'arrive ! Mon réflexe ? Essayer de l'attraper "au vol". Dans une eau brune opaque, entourée d'une cinquantaine de nageuses, c'était complètement utopique. Et pire encore, je décide d'annoncer tout de suite aux officiels que j'ai perdu ma puce. Alors, je crie : "Éric, Éric, j'ai perdu ma puce!" Que voulez-vous qu'il fasse ? Il me dit de continuer. Alors, je me vire vers les bouées et je réalise que je suis maintenant derrière cette marée de triathlètes que je dois remonter. Comme si le courant ne suffisait pas... Puis, j'ai manqué ma chance de nager dans les pieds de Karol-Ann. Pas le temps de niaiser, je fonce. Je focus sur ma fréquence de bras ; c'est la clé en eau libre et surtout avec autant de courant. Tout au long, je ne choisis jamais la "ligne" la plus populaire. Je me retrouve toute seule de A à Z. Pourtant, jamais je n'ai douté de mon choix. C'est en sortant de l'eau, lorsque j'entends mon nom et le fait que je suis troisième, que je réalise que j'ai super bien nagé dans les circonstances. C'est encourageant pour la suite.

J'embarque sur le vélo pour 4 tours de 10km. Au premier virage je vois la distance qui me sépare des deux premières et je me dis que ce n'est pas si mal. Je me donne comme objectif de rattraper Karol-Ann. Après environ 15km, je commence à sentir un poing au diaphragme. Je m'inquiète. Je me garde une petite gêne sur le vélo. Je débarque environ 5 secondes derrière Karol-Ann.

Mes bras joufflus, en vélo, photo de Linda Chouinard 

Dans la transition, à côté de mon vélo, une bénévole me mentionne qu'on m'a remis une nouvelle puce sur mes souliers. Je dois donc l'enfiler, ce qui retarde ma transition et permet à Karol-Ann de commencer la course à pied avec une légère avance. Je pars conservatrice en espérant que la crampe ne se manifestera pas si je cours un peu moins vite. C'est peine perdue. Elle est bien présente et plus forte que jamais. Après 500m de course, je dois ralentir. Je croise mon coach, Pierre-Yves et il me dit d'arrêter. Je ne veux pas. Je continue. Je me rends au demi-tour et là, c'est la misère. J'ai couru souvent avec des blessures, avec une hernie discale entre autre, alors je tolère la douleur assez bien normalement, mais la crampe au diaphragme, c'est autre chose. Enfin, je croise mon coach à nouveau et cette fois, il se fait plus convaincant me rappelant que j'ai une compétition importante la fin de semaine suivante. Alors, je prends la décision crève-coeur d'abandonner la course. C'est seulement la deuxième fois de ma vie de triathlète que j'abandonne une course. Frustrant.

Depuis, je suis un peu en mode " je rencontre tous les spécialistes possibles" pour résoudre mon problème. J'ai vu mon massothérapeute hier, lequel m'a suggéré d'aller voir l'ostéopathe qui l'a guéri miraculeusement l'année passée. Justement, j'ai besoin d'un miracle. Le rendez-vous est pris. Puis, je devrais revoir super Mel.

2 dodos avant LE déménagement à Québec !

6 dodos avant LE premier demi-Ironman de l'année !

10 dodos avant LES vacances !

La liste des athlètes professionnelles au 70.3 Mont-Tremblant. PAS LOUSSE !! 


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